Sheba émergea de son sommeil vers onze heures et quart. Une migraine naissante lui vrilla les tempes et elle grimaça en se redressant, portant sa paume ouverte à son crâne douloureux. Elle émit un gémissement, regrettant déjà amèrement de s’être laissée embarquer dans une beuverie dont elle avait déjà oublié l’origine. Un anniversaire ? Une réussite à fêter ? Aucun souvenir ne lui revint sinon celui de visages hilares et de rires complètement ivres. Combien étaient-ils ? Dix ? Vingt ? Plus ? Une main effleura sa cuisse et elle sursauta. Elle était tellement perdue dans ses pensées qu’elle en avait oublié de regarder où elle était. Un coup d’œil rapide lui indiqua que la chambre lui était inconnue. Un regard en direction du torse dénudé lui confirma ses craintes. Elle était revenue avec l’un de ses camarades de cours. De qui s’agissait-il ? Todd ? Lloyd ? Elle se pencha pour en avoir le cœur net. Lloyd. Il était encore assoupi, allongé sur le dos, ronflant doucement, paisiblement. Sheba leva les yeux au ciel et se leva. La main du garçon retomba mollement sur le matelas sans que cela semble le perturber outre mesure. Titubant jusqu’à la salle de bain, la jeune femme ferma la porte sur elle et alla s’appuyer contre le lavabo, prise de nausée. Maintenant elle s’en rappelait : elle avait fêté ses vingt-et-une années en avance, une manie qu’elle avait depuis qu’elle était toute petite, ayant toujours voulu naitre au cœur de l’été et non à la mi-septembre, qui était sa réelle date d’anniversaire. Un instant, elle se demanda où était son frère et sa sœur. Les avait-elle lâchement abandonnés, trop imbibée d’alcool pour faire davantage confiance à la raison qu’à l’énergie qui l’habitait ? Peu importe. Elle les retrouvait plus tard dans la journée et leur ferait un rapide topo du reste de la soirée – pour ce qu’elle s’en souvenait, de toute manière.
Sheba Prince avait toujours été ainsi. Insouciante, elle paraissait parfois naïve ou innocente. Mais s’il était vrai qu’elle arborait un sourire à longueur de journée et qu’il était extrêmement rare de la voir fâchée ou en train de bouder, elle n’était pas gentille comme on aurait pu le penser de prime abord. Ce sont ses professeurs qui étaient toujours à plaindre, ensevelis sous une avalanche de questions auxquelles ils n’étaient pas préparés. Mais Sheba était ainsi : curieuse, avide d’apprendre. Elle avait choisi de se consacrer à l’Histoire, plus particulièrement celle de l’Europe, qu’elle trouvait captivante et il fallait toujours qu’elle pose des questions pour approfondir des matières qui l’étaient suffisamment aux yeux de ses camarades d’auditoire. Née à Juneau, en Alaska, elle avait toujours aspiré à fuir le Nord pour découvrir les grandes métropoles comme New York ou Los Angeles. Autant dire que son admission à Yale avait été accueillie comme une bénédiction, même pour cette jeune femme athée. Contrairement à ses frères et sœurs, Sheba n’aimait pas la politique, ni la religion, ni quoi que ce soit qui crée un fossé entre les gens, les forçant à se ranger dans des catégories. Elle aimait être un électron libre, n’appartenir à aucun groupe ni à personne. Une notion de liberté bien personnelle. On la trouvait un peu hippie et, au fond, ce n’était pas si erroné que ça. Il n’y avait pas que son look qui faisait baba cool, mais tout dans sa façon de fonctionner faisait invariablement penser à la fameuse philosophie « peace and love ». L’Amour avec un grand A n’existait pas aux yeux de Sheba. Les films à l’eau de rose, elle ne les comprenait pas, tout simplement parce qu’elle n’imaginait pas une seule seconde qu’on puisse dépendre d’une personne à ce point. Décrocher la lune pour un garçon ? Plutôt mourir. Mais finalement, c’est probablement parce que toutes ses relations ne n'étaient que des histoires d’un soir, sans attaches, sans fondement. La preuve avec Lloyd, qu’elle entendit remuer dans la pièce à côté.
Un soupir s’échappa des lèvres fines de la jeune femme qui se passa une main dans les cheveux avant de se pencher pour s’asperger le visage d’eau fraiche. Lorsqu’elle se redressa, son teint était plus rosé, plus naturel, moins « gueule de bois ». Elle attrapa une serviette avec laquelle elle se sécha le visage et ressortit. Lloyd s’était effectivement levé. Il était assis au bord du matelas, une cigarette entre ses lèvres pincées. Lorsque le corps svelte et pâle de Sheba apparut dans l’embrasure de la porte, il leva le nez, esquissa un sourire auquel la jeune Prince répondit.
« J’croyais que t’étais partie » dit-il en expirant une fumée grise. « Ça va ? » Sheba acquiesça et le rejoignit près du lit. Elle attrapa du bout des doigts la cigarette incandescente et se pencha pour l’écraser dans le cendrier qui était posé sur la table de nuit. Lloyd émit un grognement en signe de désapprobation et Sheba lui offrit son plus joli sourire en déclarant : « C’est pas bon pour mon asthme. » Le garçon arqua un sourcil : « T’as pas d’asthme ». Sheba haussa les épaules et se leva, partant en quête de ses vêtements qui jonchaient le sol de la pièce. Aussi étrange que cela puisse paraitre, Sheba n’aimait pas la cigarette. Elle buvait allègrement, s’essayait aux drogues de temps à autres et ne se refusait pas une petite partie de jambe en l’air avec ses compagnons de cours, mais elle avait en horreur l’odeur de la cigarette. « Quelle heure est-il ? » demanda-t-elle alors qu’elle enfilait prestement sa jupe noire toute froissée. Lloyd jeta un coup d’œil à sa montre. « Onze heure et demie. Presque. » Sheba se figea instantanément. « Tu rigoles ? » Le regard qu’il lui lança lui prouva qu’il était tout à fait sérieux et malgré la migraine toujours présente, Sheba se sentit soudainement revigorée. Enfilant son top à l’envers, elle s’agenouilla en quête de ses chaussures. Elle trouva l’une de ses converses, l’autre devait être dissimulée sous un monticule de vêtements. « Qu’est-ce qu’il y a ? » s’étonna Lloyd en allumant une nouvelle cigarette. « J’étais censée rejoindre ma mère à dix heures ! Voilà ce qu’il y a ! Bon, si tu trouves ma deuxième pompe, tu me la rendras en cours, faut que je file ! » Elle ouvrit la porte à la volée sans même attendre une réponse de sa part et traversa le couloir en courant. Elle dévala les escaliers, croisa quelques regards amusés en voyant cette silhouette élancée, fringuée n’importe comment avec une seule chaussure au pied, et parcourut le campus sans se soucier du reste du monde.

Olivia/Leelo - 24 - j'ai connu le forum grâce à autre, pendant les vacances ma présence sera normale, régulière - mon personnage est un personnage inventé - j'ai encore quelque chose à dire : écrire ici.

Merci à toi de ton inscription et encore bienvenue sur le forum, maintenant que ta fiche est terminée tu peux aller poster dans les différentes parties du forum, n'est-ce pas fantastique ? Voici ci-dessous quelques étapes pour te guider dans ta démarche " d'insertion " :


A moins que ta fiches soit mise dans la partie pré-validation, tu recevras d'ici quelques minutes ta première mission n'oublie pas que ton personnage n'a en aucun cas le droit de révéler cette mission à qui que ce soit, de plus, n'hésite pas à aller créer des liens avec les autres soit en fonction de ta mission, soit et bien... simplement pour le plaisir d'avoir des liens : tu peux inventer des liens basés sur des missions qui auraient eu lieu l'année précédente à titre d'exemple !